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Nature
D’une boucle à l’autre – en balade le long du Saar-Hunsrück-Steig

D’une boucle à l’autre – en balade le long du Saar-Hunsrück-Steig

Un sentier de randonnée long de 410 kilomètres avec pas moins de 111 possibilités de le prolonger : l'un des plus beaux chemins de randonnée d'Allemagne chemine à travers le Land de Sarre, l’endroit idéal pour s’adonner à la randonnée au cœur d’une nature sauvage.

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Wanderpause am Aussichtspunkt Cloef mit Blick auf die Saarschleife - © Gregor Lengler

Stephan plisse les yeux face au soleil. Des températures estivales sont annoncées pour cette journée de septembre, alors il est parti tôt ce matin. Ici, dans la forêt, il fait encore agréablement frais. Le sol amortit doucement ses pas. La mousse pousse le long des hêtres, chênes et sapins de Douglas surplombant les sentiers, et les rayons du soleil percent la cime des arbres. Stephan se rafraîchit brièvement à un petit ruisseau et fait couler l’eau fraîche le long de ses avant-bras avant de poursuivre sa balade.

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© Gregor Lengler

Les chemins herbeux idylliques et les étroits sentiers forestiers comme celui-ci sont typiques du Saar-Hunsrück-Steig : 70 % de ce parcours unique en Europe serpente à travers les forêts, le long de sentiers herbeux ou longe le fleuve. Et, ce que Stephan apprécie particulièrement, c’est qu’« il est presque impossible de se perdre. Les panneaux de signalisation bleu-vert sont clairement visibles tous les quelques centaines de mètres ». Le sentier de randonnée offre un magnifique spectacle tout au long de l'année. De fait, le sentier de randonnée labellisé premium long de 410 kilomètres a été sacré « plus beau sentier de randonnée longue distance d’Allemagne » à deux reprises. Stephan, qui a grandi dans la région et la connaît mieux que quiconque, préfère l'automne, lorsque les feuilles des arbres se colorent de jaune et d’orangé.

Le sentier, comme son nom l’indique, traverse le Hunsrück. Il passe également par la Sarre, mais pas seulement. En fait, il croise le tracé d’un certain nombre de cours d’eau au fil de ses 27 étapes : il part de Perl sur la Moselle, traverse deux fois la Sarre, rencontre la Prims à Nonnweiler, passe tout près de la Nahe à Idar-Oberstein, fait signe au Simmerbach de loin, traverse une fois le Hunsrück en direction de la Moselle, fait un autre détour par le Simmerbach, puis zigzague jusqu’à l’arrivée à sa destination finale, Boppard sur le Rhin.

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© Gregor Lengler

Le sentier doit probablement son nom à sa rencontre avec l’un des plus beaux points de vue sur la Sarre : le « Cloef », à 180 mètres au-dessus du fleuve, l’un des sites touristiques les plus connus en Sarre. Stephan s’est assis pour se reposer un peu à l’écart de la terrasse où les touristes originaires de nombreux pays profitent de la vue. Des bribes de phrases en anglais et en français parviennent à ses oreilles au gré du vent. Il perçoit également le dialecte typique de la Sarre. Tous sont venus admirer la Sarre qui dessine ici une boucle autour d'une crête boisée au fond de la vallée.

Les compagnons du Saar-Hunsrück-Steig

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© Gregor Lengler

Stephan désire explorer la Sarre en dehors des sentiers battus, et il a décidé de diriger ses pas vers certaines des « Traumschleifen » (boucles de rêve). Le « Felsenweg », dont une grande partie longe le Saar-Hunsrück-Steig, l’attire particulièrement. Rien d’étonnant à cela ! Lorsque vous entrez dans la forêt près de Scheiden, vous avez l'impression de pénétrer dans un autre monde. Sur les premiers mètres, des murs de jeunes feuillus et de conifères bordent le chemin forestier au sol souple. Après une courte montée, la forêt devient moins dense et laisse apparaître le ruisseau du Lannenbach, qui serpente ici entre les arbres. De petits ponts de bois mènent au-dessus de l'eau qui coule lentement. Le panneau indicateur violet des Traumschleifen et celui vert-bleu du Saar-Hunsrück-Steig sont accrochés à un vieux conifère. Après quelques mètres, on comprend pourquoi ce circuit s'appelle le Felsenweg (sentier rocheux). Un impressionnant rocher gris clair se dresse au milieu de la forêt, le Bärenfels (rocher de l’ours). Le sentier de randonnée y mène grâce à des marches naturelles couvertes de mousse. C'est l’un des trois imposants rochers que les randonneurs doivent surmonter en suivant le Felsenweg.

Au total, 111 Traumschleifen sont situées aux alentours du Saar-Hunsrück-Steig, dont 45 en Sarre. Les circuits, tous labélisés premium, ont une longueur de 5 à 20 kilomètres. La plupart d'entre eux partent du Saar-Hunsrück-Steig ou de ses environs. Et grâce aux panneaux violets bien placés, il est presque impossible de se perdre sur le sentier des Traumschleifen.

Passer la nuit chez les Celtes  

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© Gregor Lengler

Stephan entre dans le parc national du Hunsrück-Hochwald au crépuscule. L’air s’est maintenant rafraîchi, mais ici, entre la dense canopée et l’épaisse couche de feuilles qui bruissent sur le sol de la forêt, il règne encore une chaleur étonnante. Plus il monte sur le sentier forestier escarpé, plus les pierres se font nombreuses. Pas plus grosses que des briques au début, elles ne font que décorer les abords du chemin. Bientôt plus grandes qu’un homme, elles s’allongent au milieu de la piste, formant comme des marches d’escalier.

Ce sont les contreforts du mur d'enceinte celtique qui s’élève sur le Dollberg au cœur du parc national. Les remparts de la forteresse celtique la plus puissante d’Europe se dressaient autrefois ici. Au premier siècle avant J.-C., les murs défensifs de 20 mètres de haut et de 25 mètres de large rendaient imprenable le site celtique situé derrière. Aujourd’hui, tout ce qui reste du mur des Huns, comme on l’appelle communément, ce sont des vestiges. Mais ils valent le détour : l’imposante montagne de blocs rocheux forme une bande de deux kilomètres et demi de long à travers la crête montagneuse boisée.

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© Gregor Lengler

Pas à pas, Stephan monte sur les remparts. Ayant atteint l’autre côté, il sort son téléphone portable de son sac à dos. Le site de bivouac, sa destination pour la nuit, doit être tout proche. Après quelques mètres, la navigation par satellite le conduit à travers la forêt dense. La plupart des camps de bivouac ne sont pas visibles depuis les chemins forestiers, afin que les clients puissent profiter d’un peu d'intimité malgré la proximité du sentier de randonnée. Sur une pente, à quelques mètres d’altitude en dessous, Stephan découvre enfin la grande plate-forme en bois qui offre suffisamment de place pour accueillir deux tentes.

Le camp de bivouac Keltenlager, où séjourne aujourd'hui Stephan, n’est pas le seul site de bivouac le long du Saar-Hunsrück-Steig. Les camps sont situés au cœur de la forêt, bien cachés des regards indiscrets et sont des lieux de séjour parfaits pour les randonneurs ayant à cœur de découvrir une nature plus sauvage encore. Ils peuvent être réservés en ligne pour dix euros la nuit. Les données GPS et une carte du « dernier mille » sont ensuite envoyées avec la confirmation de la réservation, ce qui permet de guider les randonneurs jusqu’aux emplacements des camps.

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© Gregor Lengler

Le camp de bivouac Keltenlager, où séjourne aujourd'hui Stephan, n’est pas le seul site de bivouac le long du Saar-Hunsrück-Steig. Les camps sont situés au cœur de la forêt, bien cachés des regards indiscrets et sont des lieux de séjour parfaits pour les randonneurs ayant à cœur de découvrir une nature plus sauvage encore. Ils peuvent être réservés en ligne pour dix euros la nuit. Les données GPS et une carte du « dernier mille » sont ensuite envoyées avec la confirmation de la réservation, ce qui permet de guider les randonneurs jusqu’aux emplacements des camps.

Photos: Gregor Lengler

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